La remise en cause de la production de la PMSG fait planer le doute quant à sa disponibilité ad vitam aeternam ; entre bien-être animal et éthique égratignée, la question de la fin de production de la PMSG est sur toutes les lèvres.

 

Alors comment pouvons-nous faire sans ?…

 

L’utilisation de races dites « désaisonnées » peut paraitre la plus simple à mettre en place. En effet, pas de protocole à respecter mais des races bien spécifiques à utiliser. On peut les classer en 3 catégories :

  • Les prolifiques : Romane, Finnoise, Romanov
  • Les rustiques : Limousine, Rava, BMC (Blanche du Massif Central), Mérinos, Noire du Velay…
  • Les bouchères : île de France, Charmoise, Berrichon du Cher

Les rustiques et les prolifiques ont une saison sexuelle étendue voire très étendue chez certaines races alors que chez les bouchères, l’amplitude est moins grande, permettant des agnelages de l’automne au printemps.

La conformation de l’agneau est, elle, fortement impactée (beaucoup moins chez les bouchères). Ce sont avant tout des races très maternelles et avec de bonnes valeurs laitières.

Le croisement avec des races type viande telles que le Charollais ou le Suffolk est une solution pour limiter la perte de conformation des agneaux.

 

La deuxième option : l’implant de mélatonine

C’est grâce à cette hormone que l’activité ovulatoire de la brebis reprend naturellement en fin d’été. En effet, la mélatonine, sécrétée uniquement la nuit, augmente de façon significative durant la phase de jours décroissants (de juillet à décembre) ; les sécrétions pulsatiles de la GnrH reprennent, entrainant la reprise du cycle œstral.

A contrario, durant la phase de jours croissants (de janvier à juin), la durée du jour augmente, entrainant une faible sécrétion de la mélatonine et par conséquent une inhibition la sécrétion de GnrH. Les brebis sont donc en anoestrus.

L’implant de mélatonine va donc mimer artificiellement les jours décroissants à une période où les jours sont naturellement plus longs (au printemps).

On ne peut cependant pas implanter les brebis n’importent quand ; la reprise du cycle sexuel passe par l’alternance de jours dits « longs » (jours croissants) et de jours dits « courts » (jours décroissants).

On peut obtenir une avance de saison de 6 à 8 semaines par rapport à la saison sexuelle de la brebis (variable suivant les races). Pour exemple, sur des races saisonnées comme la Suffolk ou la Charollaise, l’implantation peut se faire à partir de Mai-Juin.

L’implant doit être injecté à la base de l’oreille ; pas de retrait à prévoir, l’implant se désagrège.

Protocole détaillé de la pose implant de mélatonine :

Attention de ne pas implanter tous les béliers : après le traitement, il existe une période dite réfractaire durant laquelle les animaux devront à nouveau être soumis à des jours longs pour redevenir sensibles aux jours courts.

 

Dernière option : le désaisonnement lumineux

Le principe même est de faire percevoir à la brebis des jours longs (JL) en automne /début hiver puis des jours courts (JC) au printemps. C’est l’alternance des JL et JC qui va entrainer la cyclicité de la brebis en rétablissant la sensibilité à la mélatonine. C’est ce que l’on appelle la photopériode.

Outre le fait de désaisonner la brebis, ce protocole permet d’induire plusieurs cycles chez la brebis (contrairement au protocole éponge) et d’obtenir une fertilité très correcte de l’ordre de 80%.

Différence notable entre les 2 : la durée du protocole. Comptez 120 jours minimum pour le protocole lumineux (75 jours de JL + 45 jours de JC) contre 16 jours pour le protocole éponge.

Sa mise en place est très simple : l’ajout de néons supplémentaires dans la bergerie pour obtenir les 200 lux nécessaire à la réussite du protocole et le tour est joué !

C’est le respect du protocole qui en fera sa réussite : temps minimum d’exposition à la lumière par jour, intensité d’éclairement, période de JL puis de JC, protocole suivi par les brebis et les béliers.

 

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