Assez fréquent chez les bovins laitiers, l’induction et la synchronisation des chaleurs pour grouper les femelles aptes à reproduire restent des pratiques assez marginales en élevage bovin allaitant. Pourtant, dans un élevage chaque jour plus soucieux des détails, où le temps de travail est un paramètre important, les intérêts potentiels sont nombreux. Passons-les en revue !
Vêlages groupés ou étalés ?
La maîtrise des cycles sexuels chez les ruminants consiste à exercer un contrôle de la croissance folliculaire et de l’ovulation chez la femelle, de sorte à contrôler le moment où les femelles viennent en chaleurs, donc l’évènement de la saillie et par extension de planifier le vêlage.
- Grouper les chaleurs permet de s’affranchir de leur détection, condition sine qua non pour l’utilisation de l’insémination artificielle. L’insémination peut dans ce cas être réalisée en une seule fois, d’où un gain de temps et d’énergie important.
- Des chaleurs groupées impliquent des vêlages groupés. En dépit d’une charge de travail conséquente sur une courte période, les avantages qui en découlent sont :
- Vêlage à une période choisie
- Préparation à la mise-bas identique et optimale sur toutes les femelles simultanément (alimentation, cure de CMV, vaccination)
- Pas de mélange des classes d’âge, source potentielle de nombreux problèmes (vol de colostrum, transmission des germes des plus âgés aux plus jeunes, plus sensibles)
- Sevrage en une seule fois (lots homogènes, maitrise des doses de traitements, phénomène de dominance limitée)
- Un intérêt supplémentaire existe pour les éleveurs-sélectionneurs : s’affranchir au maximum des variations dites « environnementales » par une conduite identique de tout le lot mère-veau, permettant une observation optimale des valeurs génétiques, pré-requis indispensable pour une sélection fiable.
Résultats et coût
Avec ce protocole hormonal, le taux de synchronisation des chaleurs est estimé supérieur à 90% 3 à 4 jours après le retrait du dispositif. Les 10% d’échec en moyenne sont généralement dus aux femelles non cyclées qui le restent malgré le protocole.
- Les résultats les plus probants sont obtenus au printemps lorsque la luminosité augmente et que les animaux ont la possibilité de pâturer une herbe riche en énergie, en azote et en vitamines. Sur des animaux maigres, un flushing (complémentation de 2 à 3 UF) peut être réalisée 2 semaines avant le début du protocole.
- Le coût de réalisation total de ce protocole est évalué entre 10 et 15 euros par animal, hors coût de l’insémination et du travail.
Principes de synchronisation : protocole
1ère étape : jour 0 : mise en place d’un dispositif intravaginal imprégné de progestérone (1,55 g).
- 2ème étape : jour 6 à 8 (la veille du retrait du dispositif) : injection de PGF2α (prostaglandines).
- 3ème étape : jour 7 à 9 : retrait du dispositif. Le jour du retrait, une injection de 500 UI d’eCG (= PMSG) est réalisée. Indispensable pour faire rentrer en cyclicité les femelles non cyclées.
- 4ème étape : 56 h après le retrait, les vaches viennent en chaleur et sont donc prêtes à être saillies ou inséminées.
Précautions et astuces pour optimisation des résultats
- Afin de limiter les vaches en anoestrus et donc de potentiels échecs, il est recommandé d’attendre au moins 50 jours après le vêlage précédent pour initier le protocole. Attention : contre-indication en cas de pathologie génitale (ex : métrite).
- La mise en place du dispositif doit être réalisée dans de bonnes conditions d’antisepsie : il faut nettoyer la région péri-anale et désinfecter le pistolet à l’antiseptique (ex : povidone iodée, chlorexhidine) entre chaque animal.
- L’action du stress est néfaste, il faut donc veiller à éviter des interventions pendant et après le protocole (écornage, parage, traitement antiparasitaire buvable ou injectable …).
Conclusion
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