Sécheresse Pénurie de paille aider les éleveurs du territoire Limousin à avoir de la litière pour leurs troupeaux cet hiver
Dans les 3 départements Limousins l’équilibre des systèmes fourragers repose sur l’exploitation de l’herbe, notamment par le pâturage. Les stocks fourragers ont déjà été fortement entamés et le coût des rations va fortement augmenter (achat de fourrages et nécessité de plus de concentrés pour rééquilibrer la faible valeur alimentaire des foins de première coupe.
Les éleveurs trouvent des fourrages mais à des prix parfois 30% plus élevés qu’en année normale (120 € à plus de 200 €/T suivant la nature et la qualité) Il est délicat d’envisager une aide sur les prix d’achat des fourrages car pour avoir un effet significatif il faudrait mobiliser plusieurs millions d’Euros au risque d’entretenir la « spéculation ».
Les éleveurs sont également confrontés à une pénurie sans précédent en paille. (faibles récoltes, captation par les pays du nord de l’Europe pour leurs méthaniseurs, broyage de la paille directement derrière les moissonneuses pour réimplanter rapide une culture intermédiaire. Pour les éleveurs du Limousin c’est la double peine car leurs possibilités d’approvisionnement à proximité sont très limitées. Actuellement rendue exploitation la paille se négocie entre 120 € et 150 €/T contre 60 à 90 €/T en année normale.
A ce prix le coût des litières est prohibitif et comme pour le fourrage des aides sur le prix, risqueraient d’être captées sans profiter aux éleveurs et il faudrait des sommes importantes pour ramener la paille à un coût raisonnable.
La paille de maïs peut être une alternative pour des litières à coût raisonnable.
La paille de maïs est couramment utilisée dans les élevages notamment BV du Sud Aquitaine. C’est une ressource abondante et disponible à proximité des élevages. Si elle est récoltée sèche, elle permet d’avoir des litières d’assez bonne qualité sans toutefois pourvoir égaler la paille de céréale. Cette année les éleveurs d’ex Aquitaine et ex Poitou-Charentes vont recourir plus massivement à la paille de maïs. Pour eux c’est une opportunité intéressante et les surfaces de maïs grain récoltées dans ces départements peuvent couvrir très largement les besoins de ces éleveurs avec un coût/T rendu ferme de l’ordre de 25 € à 35 €.
Le territoire Limousin n’a quasiment aucune possibilité d’approvisionnement local en paille de maïs. Les premières opérations de commandes, organisées par le syndicalisme agricole dans les départements (19, 23, 87), ont fait apparaître depuis début octobre une demande de près de 3 000 T de paille de maïs. Mais les coûts de transport depuis les zones maïsicoles freinent les éleveurs d’autant plus que si la demande est importante il faudra aller chercher la paille de maïs plus loin.
La ressource existe en Nouvelle-Aquitaine et elle est potentiellement abondante (si on si prend immédiatement). En facilitant sa mobilisation on limiterait la « spéculation sur la paille » et on permettrait à plus d’éleveurs de ne pas faire l’impasse sur la litière (avec toutes les conséquences sanitaires) cet hiver.
L’objectif serait de ramener le coût rendu exploitation pour les éleveurs du Limousin dans une fourchette de 35 € à 50 €/T quelle que soit la distance.
Les termes de l’équation sont les suivants :
Hypothèse de 3 à 5 tonnes de paille de maïs/Ha
Elle est habituellement broyée et enfouie, la valeur de son apport en terme d’amendement organique et de fertilisation est de l’ordre de 5 €(en tirant vers le bas) à 8 €/Tonne
Au lieu de l’enfouir, la paille broyée est andainée, bottelée et ramenée en bout de champ, coût de ces opérations => 25 € à 30 €/T
On est donc entre 30 € et 38 €/T départ champ.
Le coût du transport peut varier dans une fourchette de 14 € à 19 €/T/100 Km
Exemple pour une distance moyenne de 200 Km on serait dans une fourchette de coût rendu exploitation de l’ordre de 55 € à 75 €/T
Une aide de 25 €/T ramènerait le cout éleveur dans une fourchette de 30 € à 50 €/T
Une opération portant au total sur 8 000 T à 16 000 T nécessiterait 200 000 € à 400 000 € et pourrait concerner 500 à 650 éleveurs en tablant sur un achat moyen de 15 à 20 T/Exploitation.