Depuis plusieurs années, les éleveurs du territoire Limousin sont régulièrement confrontés à des aléas climatiques qui affectent les rendements fourragers (prairies et maïs). Outre les températures élevées et le manque d’eau lors de périodes de sécheresse, les excès de pluviométrie peuvent également avoir des conséquences sur les conditions de semis au printemps et perturber l’exploitation des prairies par le pâturage ou la fauche.
Dans le cadre du programme AP3C (Adaptation des Pratiques Culturales au Changement Climatique) mené à l’échelle du Massif Central, les projections climat-type 2050 arrivent plus vite que prévu et sont marquées par des températures chaudes voire caniculaires (> 25°C) dès fin avril – mai et un rapport RR/ETP (précipitations / évapotranspiration) qui ne fait que diminuer.
A ce contexte climatique aléatoire s’ajoutent les évolutions des systèmes d’exploitation, parfois brutales avec des regroupements d’exploitations, agrandissements des troupeaux, changement de production et le cadre réglementaire de la PAC favorisant la diversité des assolements et surfaces d’intérêt écologique. Ces combinaisons fragilisent les systèmes fourragers et certaines exploitations sont confrontées régulièrement à des manques de stocks.
Les éleveurs doivent souvent s’adapter dans l’urgence en ayant recours à des solutions palliatives parfois onéreuses (achats de fourrages, décapitalisation de cheptel).
Ainsi, la diversification des ressources fourragères est un des leviers de la recherche d’autonomie fourragère sur les exploitations, gage de sécurité pour faire face aux aléas climatiques et économiques (volatilité des prix des intrants).